Une mise en scène de soi ?

Le blog, une mise en scène journalistique de soi, un article d'un type qui doit s'y connaître.

On appelle «blogueur» ce diariste moderne qui installe pensées et sentiments, images et conseils, quelques futilités réactives, un certain nombre d’exposés essentiels et parfois de simples recopiages choisis, sur la toile, dans la grande mare des blogs de ses congénères, qu’il visite.

Huh huh...

Il est le mutant de plusieurs générations d’hommes et de femmes qui, en secret, au coude à coude avec le papier d’un cahier au grain paré de l’encre du jour, disent qu’ils sont, qu’ils veulent être, qu’ils désirent laisser trace.

Ah ! Après toutes ces années à lire les X-Men, j'apprends enfin que moi aussi je suis un mutant ! Encore que je suis pas sûr qu'il parle vraiment de ça cet article...

Cependant, mêler sa voix intime aux voix communes et publiées intéressait peu quelqu’un comme Amiel. Il écrit le 18 mai 1870: «Je sais bien que le spectacle de l’universelle logodiarrhée et de l’écrivasserie contemporaine est propre à dégoûter de cette vocation». Le blogueur moderne est fort éloigné de ce dégoût. Il aime au contraire le spectacle des éclaboussements de publications fragmentées, ce spectacle étant un agent créatif de son ego, de premier ordre.

Heu.. ouais ! Sûrement... J'ai pas tout compris mais ça doit être vrai, vu que c'est quand même vachement bien écrit.

la matérialisation de l’existence du blogueur tient finalement peu dans l’acte d’écrire, mais se fixe par le nombre de visites que ce site s’enorgueillit de compter. Les pages privées (elles sont en fait institutionnelles) comportent les fameux outils statistiques sur lesquelles le blogueur passe du temps pour évaluer sa notoriété, son référencement. Le narcissisme comptable. Il suffit de lire, ici ou là, quelques bilans de blogueurs très heureux: ils font du chiffre!

Ah nous y voilà. C'est à cause de ça que j'en parle de ce truc...

Ce blog ci est avant tout un réel "weblog", au sens de "journal sur le web". Il relate de manière chronologique les trucs que je fais qui se rapporte au "hobby jeux  / figurines". C'est pas un site web. Je sais faire ça aussi, j'en gère plusieurs. C'est pas la démarche.

J'y publie d'abord pour moi, pour garder trace de mes activités, dépenses, etc. autour du hobby.

Histoire de pouvoir enfin quantifier le temps, l'argent que j'y passe, ou pas. Genre, maintenant je sais quand j'ai acheté, pour faire un décor, ce truc qui moisit dans un coin de la pièce ou depuis quand cette figurine traîne sur mon bureau avec sa couche de base.

Alors pourquoi il est public ce blog ?
1- Parce qu'il n'y a pas (encore) beaucoup d'équivalents en français sur la Toile et que ça peut peut-être intéresser quelques personnes de temps en temps.
2- parce qu'en prenant mes lecteurs à témoin j'espère me mettre la pression pour avancer sur certains projets.

Alors les statistiques ? Le chiffre ? Les visites ? Ah ouais. J'avoue. J'ai déjà examiné les stats du blog. Trois ou quatres fois depuis son ouverture fin octobre 2005... On peut pas dire que ce soit une obsession... D'ailleurs, je sais même pas quelle est la moyenne par jour. Et bien que je sois dans l'espace privé du blog a rédiger ce message, j'ai la flemme de changer de page pour aller voir.

En plus, mes figurines, elles sont pas super bien peintes non plus. Alors si mon blog ne fait pas de chiffre...

Va falloir que je trouve autre chose pour satisfaire mon ego.

Je vais peut-être me mettre au tunning.

Voilà. Et après je ferai un blog : "bonjour ceci est mon blog consacré à ma passion : le tunning ! On y voit des photos de moi, de ma voiture, de mes copains ! C tro d'la bal v'né tous voir !"

Nân. En fait je m'appelle Estevan et CECI est mon blog. Pardon maman.